Où l’on traite des grandes étapes de la réalisation d’un tableau de nature morte.
A l’instar de toute production artistique, un tableau ne nait pas d’une « autogénération spontanée », mais d’un travail, d’une « maturation ». Et un travail nécessite des étapes, qui seront autant de jalons vers le bon achèvement de l’oeuvre. Le but de cet article sera d’offrir une compréhension d’ensemble du travail nécessaire à la réalisation d’un tableau abouti (dans le cas présent, d’une nature morte),et non d’une esquisse, ou d’une peinture « rapide », ni même d’aborder les nombreux aspects techniques de la peinture à l’huile.
Si la préparation du support pour peindre est en soi la première étape du travail du peintre, celle-ci fera l’objet d’un ou plusieurs futurs articles et ne sera pas traitée ici.
I-La mise en place.
La composition d’une nature morte ne doit presque jamais être le fruit du hasard. Je m’explique: un tableau existe d’abord dans la pensée du peintre, dans une « impression intérieure » qui va être moteur et poursuivie durant toute la réalisation. Ainsi, la composition est déjà un travail de recherche qui va servir à « affiner », à donner les contours précis de cette « impression intérieure »: d’abord par des croquis, puis par la recherche d’objets et leur mise en place.
II-Dessin et esquisses préparatoires.
Le dessin préparatoire est essentiel dans la mise en oeuvre d’un tableau. Il permet d’asseoir avec certitude la composition en vue de la peinture (perspective, interaction entre chaque objet, cadrage de la composition). Il met en place les objets réels (en 3D) sur le papier (en 2D). Si le besoin s’en fait sentir, on peut également avoir recours à une esquisse peinte sur un format réduit afin d’aider à la recherche des harmonies colorées, textures…
III-Le report sur la toile
L’étape suivante consiste à transposer le dessin préparatoire sur la toile, ce qui suppose de l’agrandir: dans le cas présent, par une mise aux carreaux.
IV-L’ébauche.
L’ébauche est le début de la mise en couleur du tableau. On utilise une peinture diluée afin de nourrir le support qui doit être plus ou moins absorbant; elle fera le lien entre le support et les couches de peinture à venir. On aura toujours à l’esprit que tout ce que l’on va appliquer sur la toile jouera dans le rendu final.
V-L’empâtement.
Le travail suivant consiste à nourrir la couche picturale avec des empâtements et des demi-pâtes. Il est important de respecter un temps de séchage entre chaque couche (un à plusieurs jours).
VI-La finition.
La finition se fait avec des couches de peinture diluées: de la demi pâte au glacis, en fonction des effets que l’on veut obtenir.
Le glacis est une couleur diluée dans du médium, de façon à obtenir des transparences et des profondeurs dans certaines parties de l’œuvre
Un médium à peindre est une préparation à base de liant et diluant, voire de résine, utilisée pour modifier la consistance de la peinture.
VII-Le vernis.
Un temps de séchage important (plusieurs semaines à plusieurs mois) est respecté avant d’appliquer le vernis.
Ce temps de séchage est nécessaire de façon à ce que le vernis reste en surface, et ne pénètre pas la couche picturale.